d) Lautomatisation de la SPME
Lextraction des composés organiques dune matrice déchantillon emploie en général des méthodes pour concentrer les analytes et des méthodes dextraction. Mais elles présentent des inconvénients tels que des coûts élevés et de longues durées de préparation.
La microextraction en phase solide (SPME) est une nouvelle technique dextraction de composés volatils et semi-volatils, inventée en 1990 par C. Arthur et J. Pawliszyn. Elle ne nécessite pas lemploi de solvants ni dappareil compliqué, et peut sappliquer aussi bien à des échantillons liquides, solides ou gazeux. Cette technique est prévue pour des analyses par chromatographie en phase gazeuse (GC) ou en phase liquide (HPLC). Contrairement aux techniques classiques, cette méthode nextrait pas la totalité des analytes étudiés mais la quantité extraite est proportionnelle à la quantité présente dans léchantillon. De plus, elle présente plusieurs avantages par rapport aux autres méthodes dextraction :
La SPME extrait les analytes par adsorption sur une fibre de silice fondu enrobée dun matériau polymère mélangé parfois avec un adsorbant solide (par exemple un polymère de divinylbenzène ou du carbone poreux). Il sétablie un équilibre thermodynamique entre la quantité danalytes adsorbée sur la fibre et la quantité présente dans léchantillon.
La fibre est contenue dans un support qui a la forme dune seringue (cf. figure1). Il en existe différentes sortes : un support pour échantillonnage manuel (271 euros lunité), un support pour échantillonnage automatique (271 euros lunité) et un échantillonneur portable pour des analyses en extérieur (215 euros lunité). Les composés se désorbent par la suite thermiquement (autour de 200°C) pour être analyser. La SPME est couplée généralement avec une méthode séparative. Cest plus souvent lanalyse par chromatographie qui est utilisée. Pour une analyse par GC, les analytes sont désorbés dans linjecteur chauffé de lappareil. En revanche, pour une analyse par HPLC, un adaptateur est nécessaire pour extraire de la fibre les composés. La limite de détection peut atteindre quelques ng/L pour la détection de nombreux composés volatils et semi-volatils, avec une gamme de linéarité de 0,1 à 100 ppb.
Lextraction par SPME peut être sélective, en fonction de la nature de la fibre et de son diamètre. Une liste de quelques fibres déjà sur le marché est consultable, il en existe plus de 27 différentes. Dune façon générale, la nature de la fibre va sélectionner la nature des analytes et son diamètre va sélectionner sa masse molaire (plus le diamètre est faible, plus les composés extraits auront majoritairement une grande masse molaire).
Il existe deux modes dutilisation de la SPME :
La figure 2 illustre ces deux modes dextraction.
Entre deux extractions, la fibre est nettoyé (on dit quon la conditionne) : elle est chauffée pendant une heure à une température comprise entre 180 et 250°C selon la nature de la fibre.
Les principaux paramètres à optimiser pour toutes analyses SPME sont les suivants :
Lextraction par SPME permet de réaliser des analyses qualitatives et quantitatives. On utilise alors un étalonnage interne ou la méthode des ajouts dosés.
La SPME, en plus dêtre économique et sélective, est automatisable. Il existe actuellement sur le marché des échantillonneurs permettant de réaliser des analyses sur chromatographie en phase gazeuse en utilisant lextraction par SPME. La société Alpha MOS distribue depuis plusieurs années les passeurs déchantillons de CTC ANAYTICS en France. Les photos des passeurs sont sur la figure 3. Il est possible dutiliser les deux modes dextraction, en effet, le passeur peut être munie dun incubateur qui peut au préalable chauffer léchantillon avant de réaliser lextraction.
Cette technique a donné lieu à diverses applications. Sa sélectivité et sa rapidité de mise en uvre permettent danalyser des échantillons dont la matrice est complexe. Son caractère économique lui a également permis de remplacer dautres méthodes dextraction.